Portes ouvertes

Le 24 septembre, nous avions "portes ouvertes", ce qui correspond plus ou moins à un vernissage. Nous étions un peu sceptiques quant à la foule qui allait se presser pour voir notre travail. Pourtant on a bien travaillé! Jo a exposé des impressions faites à la myrtille écrasée (très jolie couleur, très tenace!) Ce séjour se déroule sous le signe de la myrtille et du mouton en quelque sorte. Il a fait aussi des gravures à la pointe sèche sur métal représentant des paysages de montagnes, de fjords et de neige, très stylisés; et des gravures sur linoléum reprenant des motifs ou des objets qu'il trouve typiques du lieu où nous sommes. Moi, j'avais recopié proprement à la main quelques courts poèmes qui relatent aussi des impressions d'ici. Pluvier doré, Exil et transhumance, Étrangeté, Blancheur... et j'avais construit aussi des "poèmes anonymes" à partir de mots découpés dans le magazine "Grapevine" à propos de l'Islande, telle que je l'ai perçue durant ce séjour.

On avait préparé un petit buffet, mais pas trop conséquent parce qu'on ne voulait pas se retrouver avec de la bouffe à finir pendant toute la semaine. Finalement, huit personnes sont venues, ce qui n'est pas mal du tout apparemment. Les personnes qui s'occupent de Herusid, bien sûr, mais aussi A∂alhei∂ur, deux Francais qui logent en ce moment chez elle et qui autrement font du camping, (quel courage!) un Grec qui a fait la résidence ici et qui est resté en Islande.

Ils ont regardé, lu; on a discuté, puis on s'est retiré dans le petit coin salon et on a parlé d'art, de l'Islande, des Vikings et des Normands, du réchauffement climatique qu'ils disent tous ressentir très nettement. Autrefois il neigeait souvent dès septembre, aujourd'hui  seulement en décembre ou janvier. A. se rappelle avoir dû creuser des tunnels et des tranchées dans la neige pour pouvoir sortir de chez elle, et quand elle revenait, deux heures plus tard, les tranchées étaient rebouchées. Ah, les histoires d'hiver ici ont quelque chose qui me fascinent, même si je ne suis pas sûre que je voudrais en faire l'expérience directe...

Tout ce petit monde est reparti avant 22 heures et nous avons senti que ce séjour se dirigeait tout doucement vers sa fin. Encore quelques jours ici, puis quelques jours à Reykjavik, et puis retour. Le temps s'est remis en marche. Il s'était comme arrêté pendant quelques semaines et je lui en suis très reconnaissante.

Je voulais vous parler de la belle éclipse de lune d'hier soir, mais c'est l'heure de déjeuner, j'ai faim, ce sera pour plus tard... 

Comments

[Sarah]

Il faut que j'aille en Islande alors pour pouvoir arrêter le temps! Ça me plairait bien...