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Islande en septembre

25 novembre 2015

Ask Gudmunda!

J'ai entendu récemment à la radio que le ministère du tourisme d'Islande avait lancé il y a quelque temps une campagne de pub pour faire venir encore plus de touristes. Le principe: Gudmundur et Gudmunda étant les prénoms les plus courants d'Islande, on a demandé à 7 personnes portant ce nom de devenir "le premier moteur de recherche vivant" dans les 7 différents districts du pays. Ces personnes seraient chargées de répondre personnellement aux questions que se posent les futurs touristes à propos de l'Islande. Je trouve l'idée drôle, la pub aussi, elle finit par un chœur des 7 qui chantent "ask Gudmundur" sur l'air de l'allélouia d'Haendel.

Pourtant j'aimerais bien demander à Gudmunda de bien faire attention à ne pas vendre l'âme de son pays pour quelques dollars de plus, à ne pas le sacrifier sur l'autel du tourisme: un million et demi de visiteurs cette année, combien de plus peut encore en supporter ce petit pays sans devenir un parc d'attraction à la Disneyland?

L'Islande que j'ai aimée était encore très islandaise, elle parlait, chantait, écrivait islandais, courait après ses moutons, pêchait ses saumons, assemblait ses sculptures et peignait ses paysages, cueillait des myrtilles, aimait ses chevaux....

Mais que reste-t-il encore d'authentique, de réel dans les endroits où il faut se pousser ou faire la queue pour avoir une vue sur une chute d'eau? Dans les Blue Lagoon où il faut réserver à l'avance si on veut avoir une chance de s'y tremper les doigts de pied? Dans tous les "events" prémâchés, préorganisés, chasses aux aurores boréales ou à la baleine, traversées de tunnels dans les glaciers, etc?

Rappelez-vous: un jour, le hareng est parti. Surpêché. La mine du tourisme, surexploitée pourrait bien se tarir aussi un jour.

Et pourtant: je ne suis pas Gudmunda, mais je voudrais quand même dire combien j'ai aimé l'Islande (malgré mes petites critiques ponctuelles), combien je m'y suis bien sentie. Redire la gentillesse et l'ouverture d'esprit de la plupart des Islandais, toujours prêts à vous aider. Je voudrais dire que les paysages y sont vraiment grandioses et qu'en fait, chaque coin a quelque chose de magique à offrir. Alors, chers touristes, ne vous précipitez pas tous au même endroit. Laissez-vous emmener au hasard de vos propres découvertes et n'oubliez pas:

"Es sollte aber niemand mit der Erwartung dorthin reisen... dort das gleiche wie ich zu finden. Denn jeder macht aus allem, was ihm begegnet - sei es ein Ort, ein Mensch oder ein Ereignis - stets das, was er im Moment braucht. Und nichts beeinflusst unsere Sicht der Realität so stark wie unsere Phantasie."

(Tiziano Terzani, "Noch eine Runde auf dem Karussell" (encore un tout de manège)

Traduction:

Personne ne devrait entreprendre ce voyage avec l'idée d'y trouver la même chose que j'y ai trouvée. Car chacun transforme toujours tout ce qu'il rencontre - que ce soit un lieu, une personne ou un événement-  en ce dont il a besoin à ce moment précis. Et rien n'influence tant notre perception de la réalité que notre imagination."

Et un petit poème pour la route:

Aurora

Les anciens croyaient voir des spectres

Quand dansaient soudain ses vertes lueurs

Que croire? Sinon sa beauté fugitive dans le ciel pur?

Ungeheuer

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23 novembre 2015

Ma (petite) bibliothèque islandaise...

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Dans le salon de l'atelier de Herhusid, il y avait une petite bibliothèque, où j'ai pu consulter quelques ouvrages islandais. J'ai déjà mentionné "How the ladies stopped the wind", de Bruce Mc Milla, illustré par Gunella, qui parlait du vent, de l'érosion et des moutons. Il s'y trouvait aussi un très beau livre de Örlygur Kristfinnsson, "Saga ur Sildarfirdi", 2011, l'histoire d'un fjord à harengs, qui raconte l'histoire du monde disparu des pêcheurs et ouvriers de Siglufjördur en 1907. Je ne pouvais qu'admirer les magnifiques aquarelles qui illustraient ce livre; également réalisées par l'auteur: paysages maritimes, bateaux, le museau d'un petit phoque émergeant de l'eau bleue, baleines... je ne savais pas alors que l'auteur en était Örlygur (par ailleurs directeur du musée du hareng) sinon j'aurais pu lui demander de me raconter cette histoire.

J'ai lu aussi Hallgrimur Hellgasson, "le grand ménage du tueur à gages", 2008, traduit en français en 2014, dont le titre islandais est plus drôle;quelque chose comme : dix conseils pour arrêter de tuer et commencer à faire la vaisselle." L'histoire: un tueur à gages professionnel, originaire d'Europe de l'Est mais citoyen américain doit quitter précipitemment les États-Unis après avoir commis une bavure au service de la mafia. Il s'embarque dans le premier avion qui passe, et pour cela doit occire un passager et prendre son identité et son billet d'avion. Manque de chance, il s'agit d'un prédicateur télévisuel connu et deuxième manque de chance, la destination est donc Reykjavik, qu'il ne connaît pas. Il est attendu à l'aéroport par un pasteur qui s'appelle Gudmundur, je crois. Ce dernier a une fille prénommée Gunhilde (qu'il comprend comme "Gunholder"). Au bout d'un moment, le pasteur va découvrir sa véritable identité et essayer de lui faire expier le meurtre du prédicateur, (entre autres en lui procurant un job où il doit faire la vaisselle, d'où le titre,) tandis que la fille tombe, bien sûr, amoureuse de lui..

Tout cela donne l'occasion à l'auteur de jeter un regard à la manière des "Lettres persanes" sur son pays d'origine, "où le kilo de fromage coûte autant que le kilo de shit." Comment peut-on être Islandais? J'y constate comme presque toujours, beaucoup d'humour décalé et d'auto-dérision. il y a certes aussi un côté brutal et macho qui me hérisse un peu le poil, mais aussi des réflexions marrantes, comme celle que j'avais notée tout au début, à propos de l'Islande en été, qui serait comme un frigo dont on aurait oublié de refermer la porte. Il a écrit auparavant un autre livre, "101 Reykjavik" sur un quartier branché de cette ville qui est aussi très drôle paraît-il.

Et dans un livre sur les oiseaux d'Islande, j'avais trouvé ce beau poème de Pall Olafsson, que j'ai traduit puis transformé pour "coller" à la saison où je me trouvais.

Traduction:

Le pluvier doré est arrivé, dites adieu à la neige!

Son chant repoussera tout ennui et tristesse

Il me dit que le courlis le suivra bientôt

Le soleil commencera à briller, et les fleurs à s'épanouir

Ceci réveille ma conscience, comme j'ai été oisif!

Car je dors trop longtemps et ne fais que muser

Il me dit de me lever, de secouer ma mélancolie,

Et d'aller à la rencontre du nouvel été, le cœur empli d'espoir.

Transformation:

Le pluvier doré va partir et la neige arriver

Amènera-t-elle tristesse ou ennui?

Les oies aussi vont bientôt s'envoler

Le soleil décline, les fleurs se fanent.

Mais je pense que j'ai bien travaillé

Ai beaucoup veillé, parcouru bien des sentiers.

Reste debout, ne sombre pas dans la mélancolie!

Va à la rencontre du soir de ta vie, le cœur serein...

(Hommage à Pall Olafsson)

Et bien sûr, je n'oublie pas la belle saga d'Egil, à laquelle j'ai déjà consacré un chapitre!

Voilà, j'en sais un tout petit peu plus sur la littérature islandaise. Pas beaucoup, mais cependant, je pense qu'un fois qu'on a commencé, on est plus réceptif à d'autres titres que l'on rencontrera ultérieurement.

 

29 octobre 2015

La saga d'Égil, suite

Égil a quand même de bons côtés: il compose de jolis poèmes. Poèmes de circonstance, en l'honneur d'un roi, des élégies sur la mort de ses proches, une ode à son ami Arinbjorn, ou une rançon pour sauver sa tête. Parfois dur de comprendre son propos: il utilise des "kennings", sortes de métaphores codifiées à propos de batailles, guerriers, bateaux, épées.... 

Le nourisseur des loups: le guerrier  - un éclabousseur d'or: un homme généreux -le seigneur des lances: Odin - le mordeur de blessures: la hache - le poisson de la vallée: le serpent....

Le don de la poésie provient d'Odin, dieu de la sagesse, de la magie et de la poèsie. 

Sachant que les batailles et les orgies ne sont pas vraiment ma tasse de thé, comment expliquer que je l'aie cependant lu avec plaisir? le récit est alerte, il a un ton ironique qui fait parfois rigoler. On le lit un peu comme les batailles avec les Orcs. Tout cela ne paraît pas sérieux, c'est comme un jeu vidéo où il faut éliminer le plus possible d'ennemis. On est dans l'irréel. Il y a des hommes qui développent des forces surhumaines (les Bersekers), il y en a qui changent de forme la nuit et deviennent des loups garous ou des ours, il y a des troll parmi la lignée des hommes. il ne manque que les Elfes et les nains, et on est chez Tolkien. Il y a aussi de très belles pages sur l'amitié, la famille et l'honneur.

La première nuit en Islande, on l'a passée à Borgarnes et c'est là que le père d'Égil, Skallagrim, est censé s'être installé arrivant de Norvège en Islande. Ça crée des liens.. il y a toute une page sur les noms de lieux autour de Borgarnes qui existent encore aujourd'hui.

Et j'ai repensé aux fameux "Normands", venus s'installer en Normandie et qui ont fini par se civiliser peu à peu et je dois même descendre d'eux plus ou moins puisqu'une grande partie de ma famille était normande!

Un poème d'Égil

ma langue bouge difficilement

comme une limace

les écailles de mon poème

difficiles à soulever

la récompense donnée par Odin

échappe à mes mains

difficile d'extraire quelque chose

de mon cerveau hanté...

la déesse des mers

m'a ébouriffé

m'a dépouillé

de ceux que j'aimais

l'océan a rompu

mes liens de famille

ce nœud serré

qui me liait...

depuis que cet accès 

de chaleur enragée (= la fièvre)

a fait disparaître du monde

celui qui était mon fils

de qui je savais 

qu'il méprisait la disgrâce

et évitait toute parole

de mauvaise réputation...

 

Pour donner une petite idée.. Et j'ajoute une photo du Centre de poésie islandaise de Siglufjördur quand Th. m'expliquait l'amour des Islandais pour leurs Sagas. "Ce sont nos pyramides", disait-il.

Peut-être que je vous parlerai encore d'Halgrimur Helgasson, pour finir sur la littérature contemporaine...

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28 octobre 2015

La Saga d'Égil

Les ancêtres d'Egil sont: Ulf sans peur, père d'Albera,mère de Kvedwulf, père de Thorolf I et de Skallagrim, marié à Bera, parents de Thorlf II et d'Égil, tous deux mariés successivement à Asgerd. C'est tout simple, non?

La chronologie exacte est impossible à établir, parce que la Saga fictionnalisée ne porte pas grande attention aux dates, mais elle utilise l'histoire des rois réels, de Norvège ou d'Angleterre comme points de référence. Le peuplement de l'Islande se fait principalement à partir de la Norvège vers 870. Naissance d'Egil en 902, mariage avec Asgerd, femme de son frère tué en 926. Le premier "Althing", premier parlement islandais sans roi, a lieu en 930. Hakon prend le pouvoir en Norvège en 934/935. Le roi d'Angleterre Athelstan meurt en 939, Eirik Hache-de-Sang devient roi de Northumbrie en 954. Egil meurt en 985. La religion chrétienne est acceptée en Islande en 999 ou 1000.

L'auteur supposé d'Égil serait Snorri Sturluson né en 1179. La Saga d'Égil est donc écrite au 13ème siécle, 300 ans après que le Égil historique est censé avoir écumé les mers autour de la Grande Bretagne, de l'Islande et de la Scandinavie. Thème important:la lutte de riches fermiers indépendants contre des rois désirant trop de puissance. Au début, l'Islande n'avait pas de roi, mais un parlement, le Althing qui se réunissait régulièrement et prenait les décisions législatives et judiciaires. L'auteur présumé Snorri Sturlurson aurait repris des histoires (sagas) d'une source non identifiée, transmises oralement pour en faire une histoire écrite entrecoupée de poèmes commentant certains événements et attribués à Egil lui-même. il y a certainement eu un vrai Egil, mais il a été "héroïfié".

Ce que je retiens de ma lecture: la manière très vivante d'écrire et de raconter m'a rappelé les livres de Tolkien surtout le Silmarillion et Le seigneur des Anneaux, quand il décrit les batailles par exemple; où quand des chansons commentent les événements. Aussi les noms : Olafur, son of Isildur, Aragorn, son of Arathorn!

Être Viking, ou "faire le Viking" était une occupation pour les mois d'été: partir en expédition sur des bateaux extrèmement performants, avec une partie commerce et échanges et une partie vols, massacres, incendies, etc. Une réflexion d'Égil en campagne: -on tue le plus de monde possible, on prend tout ce qu'on peut emmener et le reste on le brûle- résume assez bien la manière d'agir des Vikings qui n'avaient pas l'air de trop se soucier de morale. (Mais les autres guerriers de l'époque étaient-ils différents?) il y a peu de choses sur la religion, Thor et Odin sont peu cités dans le récit, parfois Odin dans les poésies car il est aussi le dieu de la poésie.

Syl m'avait rappelé le nom des Normands dans Astérix et les Normands, Épaf, Grossebaffe et Complétementpaf, ce qui montre que les auteurs d'Astérix étaient bien documentés, puisque leurs occupations principales étaient soit se battre, soit boire jusqu'à rouler sous la table. Ils font la fête parfois avec des copains ou même avec ceux qu'ils envisagent de piller, et picolent de la bière jusqu'à tomber dans l'inconscience (Binge-drinking aujourd'hui en Angleterre et peut-être bien aussi en Islande?). Il y a même des scènes où ils se vomissent les uns sur les autres, mais c'est quand même un peu un affront.. Puis ils s'endorment, complètement défoncés et le lendemain matin, ils partent ou bien ils recommencent

Malgré les denégations de la commentatrice du livre, je trouve que les femmes n'ont absolument RIEN à dire (mais ça aussi, c'est l'époque!). On va voir le père, on lui dit que sa fille nous plairait bien. S'il dit oui, on l'épouse immédiatement et on l'emmène. S'il dit non on s'en va ou on l'enlève ou on brûle sa maison avant de partir. Seule la femme de Eirik à-la-hache-de-sang, Gunnhilde joue un certain rôle. Elle est au moins l'égale de son mari en cruauté et lui recommande sans cesse de zigouiller enfin Égil au lieu de juste le bannir et de lui laisser la vie sauve.

Égil est un petit garçon très fort, à sept ans, il tue son premier ennemi, un enfant de son âge mais moins fort que lui et il compose son premier poème. Réaction de sa mère: c'est sûr qu'il sera un très bon Viking! 

20 octobre 2015

Reykjavik

Le premier octobre, à 6 heures vingt, G. était devant la porte pour nous emmener au bus, près du port. Peut-être se reverra-t-on un jour, en France ou en Allemagne? Derniers regards sur Siglufjördur, noyé de pluie et de nuit, dernière traversée des deux tunnels. Jo filme les lumières qui défilent. Arrivée à Akureyri vers huit heures. L'entrée du grand espace culturel "Hof" est ouvert aux voyageurs, et bien chauffé, heureusement. Le car pour Reykjavik est à 10 heures quinze. On a donc le temps d'aller prendre un café dans une "bakeri" proche. Akureyri est vraiment une jolie petite ville du nord, avec son fjord immense et sa rue principale, pas encore dédiée entièrement au commerce du touriste. Mais ça pourrait changer!

Dans le car pour Reykjavik, on somnole, on tente de regarder par la fenêtre le paysage brouillé par les gouttes de pluie qui dégoulinent. Par moments, on longe la côte et on découvre de petits ports qu'on ne connaissait pas. Le car s'arrête surtout aux stations-service pour prendre des passagers; il y fait une pause plus longue vers treize heures. Nous sommes toujours entre petites averses de bruine, rayons de soleil et arc-en-ciels fugaces. Nous étions persuadés que le terminus était la Gare Centrale, à quelques minutes de notre logement. Eh bien non, ce car s'arrête dans une petite gare de banlieue et après, il faut se débrouiller pour trouver un bus qui va en ville. Un peu comme si un car pour Paris s'arrêtait à Sarcelles. Mais Reykjavik n'est pas si grand, ni si compliqué et on finit par retrouver la gare centrale. On traverse un joli parc en longeant les rives du lac Tjörnin et on atteint notre rue, trouvant notre appartement et nos clés sans encombres. Le soir, sous une pluie battante (première fois que j'utilise mon pantalon anti-pluie!) on va manger des lasagnes chez "Babalu". Le lendemain matin, on sort de bonne heure et on essaie de s'orienter vers le vieux Reykjavik aux jolies maisons de couleurs, mais très, très, très touristique. Hormis les restaurants, que des boutiques où tout le monde vend ce dont personne n'a besoin. Ce qui nous a plu, c'était le bâtiment "Harpa", en bordure de mer, centre culturel et musical. Construit par des architectes danois, ouvert en 2011, il a failli ne pas être terminé à cause de la crise bancaire. Les panneaux extérieurs sont composés de carreaux de verre, un peu comme les alvéoles des abeilles, certains en couleur, d'autres transparents. On peut le visiter et on y a une belle vue sur le port et la mer. Puis nous avons visité quelques musées qui nous intéressaient, Hafnarhus, musée d'art moderne, le musée de la photographie, le jardin du Einar Jonsson Museum, (sculpteur célèbre, 1874-1954). Et bien sûr la grande église Hallgrimskirkja qui est un peu le monument symbole de la ville, et devant l'entrée la statue du Viking Oleifur Eiriksson qui a découvert en premier l'Amérique, mais qui en est reparti presque aussitôt...

En fait, nous accomplissons ce que font tous les touristes: on visite, on se réchauffe, on boit du café dans des petits bistrots sympa. Heureusement, il ne pleut pas, et à cinq heures, on va au vernissage de Palina à la maison des artistes, où l'on rencontre d'autres artistes qui connaissent A∂alhei∂ur par exemple et où l'on constate encore une fois que l'Islande est petite et que tout le monde connaît tout le monde. Le soir, on mange dans un petit resto du port dans un endroit qui va bientôt être démoli afin de laisser la place à de gigantesques hôtels accueillant encore plus de touristes (! million et demi, cette année)

Notre chambre est sympa, pas très grande,-nous étions habitués à tant d'espace à Siglo!- mais pour deux jours, ça va. Le deuxième jour, on commence par le Nationnal Museum qui raconte l'histoire de lIslande, depuis les premiers arrivants (Egil devait faire parti de ceux-là) vers l'an 800, jusqu'à aujourd'hui. Armes, épées, verres en forme de corne, sculptures de bois naïves et beaucoup de tableaux explicatifs donnent une bonne idée du développement du pays, depuis les dieux païens jusqu'à la chrétienté, la domination des gens d'église, puis des Danois et des Norvégiens. On sent un petit pays fier de se libérer peu à peu de tous ses liens. L'après-midi, on se promène sur le front de mer, là où les promoteurs ont déjà exercé leurs ravages. Puis on visite le Printing Center, le centre de gravure, où un jeune homme charmant qui a étudié à Berlin nous montre les ateliers et les machines ainsi que ses propres livres et gravures. Puis un vernissage à la galerie ASI où l'on en profite pour boire un verre de vin et un autre au Hafnarhus où il n'y a rien à boire... ;-) on a fait trois vernissage en un après-midi, ce qui prouve que la vie artistique islandaise est trés animée.

Le soir, on a mangé dans un restaurant thaïlandais installé dans le quartier du vieux port et qui va aussi bientôt devoir disparaître. Puis on a pris un verre dans un café-cinéma où a eu lieu le festival de films de Reykjavik, mais c'était le dernier jour et le dernier film et on rentre pas très tard, puisqu'il faut se lever à trois heures du matin.

Je dois avouer que je n'ai pas été enthousiasmée par Reykjavik. Cela est peut-être dû aux circonstances. C'était la fin du séjour, on avait déjà la tête ailleurs et en deux jours, on ne peut découvrir que des choses superficielles. Mais le côté hyper-touristique de la ville (ce que nous en avons vu) ne nous a pas emballés. Dans les rues, on n'entend parler que chinois ou américain. Peut-être faudrait-il y rester plus longtemps pour découvrir des côtés plus sympa, mais on n'avait plus le temps ni l'envie. Et après un mois de vie paradisiaque dans notre petite maison blanche, au bord du fjord entouré de ses hautes montagnes, Reykjavik, c'était forcément moins bien, même s'il y a plus de cafés, de restaurants, de musées, de musique et de galeries. Dans mes souvenirs, l'Islande ce sera surtout Siglufjördur et ses environs, aussi Akureyri quie st si belle et si calme.

Voilà, je pense que je parlerai encore de la Saga d'Égil quand j'aurai le temps car cela complète bien l'image générale de l'Islande. Mais le temps, après cette belle parenthèse est redevenu quelque chose qui coule trop vite entre les doigts, il faudra donc patienter encore un peu.

Bless, bless! au revoir, à bientôt!

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7 octobre 2015

Le retour des moutons

Voici trois jours que nous nous sommes rentrés. Il me reste encore des choses à raconter, des devoirs de vacances à finir. (Mais ce n'était pas que des vacances!) Reykjavik, le vol retour, la réacclimatation...

Une des premières choses à faire quand on arrive dans un pays étranger où l'on doit se nourrir par ses propres moyens, c'est de remplir le frigo. Tenter de déchiffrer les étiquettes, de reconnaître les produits -et se tromper comme moi avec le cheval!- d'apprendre peu à peu la valeur des choses.Savoir ce qu'on peut acheter, ce qu'il vaut mieux laisser de côté. Je ne me suis jamais vraiment habituée à la monnaie islandaise, dépenser 10 000 couronnes pour faire des petites courses me semblait ahurissant, je n'arrivais pas à convertir assez vite et de toute façon, c'était toujours très cher. Comme disait Hallgrimur Helgason, ici, une livre de fromage coûte autant qu'une livre de haschish. ( Le haschish est-il très bon marché? En tout cas le fromage était hors de prix.)

 Revenue chez moi, arrivant de mon supermarché habituel, je les ai déjà vus de loin. À droite du supermarché se trouvent ces grandes tentes blanches que j'avais déjà vues avant de partir et qui abritent les réfugiés. Ils sont sur les trottoirs, sur le parking, et dans le supermarché. Un premier lieu à visiter et qui excite la curiosité et peut-être l'envie. Plus important qu'un musée ou qu'un monument. Une famille se balade à travers le rayon des légumes. La femme examine de près des tubercules qu'elle ne reconnaît probablement pas. Je lui souris et elle sourit en retour en faisant un geste qui exprime son doute face à ce légume inconnu. Son petit garçon se balade avec un paquet de chips à la main. Pour nous c'était un peu un jeu, mais pour elle, c'est sérieux, elle ne sait pas encore si elle va rester là, si elle va devoir s'habituer. Tout ce mois de septembre, ils étaient toujours là, un peu en arrière-plan dans ma tête, tous ces gens qui affluent vers l'Europe. L'Islande est un peu en dehors du problème, mais ils en discutent aussi. Il y a très peu de personnes de couleur en Islande. Dans "Grapevine", j'ai lu qu'au parlement ils étaient en train de discuter pour savoir s'ils allaient en accueillir 500 d'ici le mois de décembre. 500, ça paraît dérisoire mais il ne faut pas oublier que la population de l'Islande est celle d'une ville moyenne d'Allemagne (320 000). Et j'imagine que ce sera encore plus dur pour les réfugiés de s'adapter à un pays nordique, avec la nuit, le froid, la neige...

Autre thème: il fut un temps où j'aimais les aéroports et les avions. Ce temps est définitivement révolu, et je crois même que je les excécre un peu plus à chaque voyage. Levé à 3h15, nous avions pris le "Flybus" sous une pluie battante et nous étions à l'aéroport un peu avant 5 heures. Sur le tableau d'affichage, le nom des 3 ou 4 prochains vols sont indiqués avec le numéro du comptoir d'enregistrement. Les suivants ont encore un petit bonhomme jaune et pas de numéro. Donc on attend en surveillant bien le tableau, mais il y a toujours le petit bonhomme jaune et rien d'autre. Au bout d'une heure à regarder passer des colonies sans fin de Chinois et d'Américains dans tous les sens, on commence à se poser des questions. Je sais qu'il est possible de faire son check-in soi-même, mais je pense que c'est juste un choix, une option et comme on a un bagage  de trop pour lequel il faudra payer un supplément, on préfère attendre l'ouverture du comptoir. Sauf que ça n'existe plus. Aux heures de grande affluence, tout le monde est prié de s'enregistrer soi-même, de coller ses étiquettes sur ses bagages, de retirer sa carte d'embarquement et d'aller balancer son sac soi-même sur le tapis. No exception. Sauf qu'on n'a vu ça expliqué nulle part, à part le petit bonhomme jaune qui, à y regarder de près, est bien en train de retirer une carte d'un distributeur.

À présent, c'est vraiment la cohue parce qu'il y a une dizaine d'avions qui partent en même temps, et il nous reste assez peu de marge. Après avoir retiré la carte, on doit faire la queue quand même pour déposer nos bagages, puis aller à un autre comptoir pour le bagage supplémentaire, le scanner soi-même, etc. Ensuite 25 minutes d'attente pour passer les portiques de sécurité, où l'on vide mes deux sacs, où l'on ouvre mon portable, où je retire ma ceinture, mon bonnet, mes gants, mon anorak, ma polaire, mes chaussures, mais je peux garder mes chaussettes...

Des images de la rentrée des moutons me reviennent; le "rettir", ça se passe pareil, nous sommes les moutons à répartir dans les différents avions, et ça court et ça crie dans tous les sens. On arrive pile poil pour monter dans l'avion, en faisant encore la queue évidemment et sans avoir eu le temps de prendre un café tranquille ou de faire pipi, alors qu'on était largement en avance, mais malheureusement pas au top au niveau des nouvelles procédures..

Cet aéroport craque de partout. Ils sont bien organisés, mais ça dérape quand même avec de tels chiffres. (un million et demi de touristes cette année) Attention, ça pourrait bien faire comme les harengs: un jour le hareng est parti.. et un jour, peut-être que le touriste va en avoir marre aussi.

À Francfort, autre petite aventure: on arrive au terminal 2 et on doit prendre un petit train, pour arriver jusqu'au terminal un, puis continuer vers la gare principale, ce qui prend environ 25 minutes. Mais des flics ont barricadé la sortie avec des bandes de plastique rouge et blanc et ils nous entassent dans un coin, avec défense de sortir, sans que l'on puisse en apprendre la raison. Si les passagers continuent à déferler, on va bientôt être très à l'étroit et je me sens un peu claustrophobe. On repère alors qu'il y a une échappatoire: un ascenseur qui descend vers les parkings au niveau inférieur et dont l'accès n'est pas fermé. On descend donc les deux étages, on fait 50 mètres dans le parking, on reprend un ascenseur pour remonter et on a dépassé l'endroit barricadé....

Après ça, le train, bien plein, 20 minutes de retard, mais tranquille, et on est chez soi  vers dix-huit heures et ça fait 36 heures que je n'ai pas dormi.

Bon, il reste toujours à parler de Reykjavik, mais ce sera pour une autre fois, parce que je dois d'abord récupérer les photos.

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30 septembre 2015

Histoires et chansons

Dimanche dernier était encoe une belle journée ensoleillée. G. nous avait invités à venir prendre le café avec elle et son mari, dans leur maison d'été, de l'autre côté du fjord où l'on a plus longtemps le soleil que dans leur "maison d'hiver" qui est voisine de la nôtre et toute proche de l'école où elle travaille. C'est plus pratique en cas de neige. Jolie maison aux plafonds bas; des rayons de soleil rentrent par les petites fenêtres et éclairent les multiples objets anciens, photos, peintures, dessins, sofas anciens et coussins brodés. Que tout est "cosy", "gemütlich"! Quel est le mot exact pour ça en français? Ö. a fait des 

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gaufres et battu de la crème chantilly. Mmm, j'ai justement une envie très forte de sucré et mes tartes aux pommes automnales commencent à me manquer!

Chaque jour de plus que l'on passe dans un lieu nous apprend de nouvelles choses, nous montre de différentes facettes, relativisent ce que nous croyons déjà savoir. C'est pourquoi je n'aime pas les tours d'Europe, ou les tours d'Islande en 6 jours où l'on ne fait que voir, voir, voir, mais sans le temps de réfléchir à ce qu'on voit. Là, j'ai compris par exemple toute l'importance que le musée du hareng pouvait avoir pour cette ville et ses habitants en écoutant Ö. qui en est l'artisan principal, parler des difficultés qu'il a rencontrées en essayant de mettre sur pied ce musée, d'abord considéré par la municipalité comme inutile et qui est à présent approuvé à l'unanimité. L'histoire de Siglufördjur, ville industrielle sinistrée après le "départ" du hareng m'a rappelé la région d'Alès, entre autres, quand on a fermé le dernier bassin minier. Les jeunes partent ailleurs chercher du travail, les vieux restent, les maisons tombent en ruine...

Il y a aussi l'histoire du Monsieur Pauvre qui a fait fortune et qui a investi cette fortune dans l'avenir touristique de sa ville natale. Un hôtel superclasse vient de voir le jour sur le port, il y a plusieurs restaurants qui lui appartiennent ; il est en train de faire agrandir le terrain de golfe... (là je tique toujours un peu: combien de temps, vu les conditions climatiques, est-ce qu'on peut jouer au golf dans l'année?)

Ö. nous a montré aussi des photos fantastiques d'une randonnée à laquelle avait participé J., il y a quelques années. Alors là, c'est autre chose que le Club Vosgien ou le Schwarzwald Verein, et j'ai vite compris que je ne serais pas allée bien loin en voyant les sentiers escarpés, très étroits et glissants. Mais la vue d'en haut sur les fjords et la mer était imbattable. On a regardé aussi des photos d'hiver, d'une obscurité bleue qui n'est pas tout à fait la nuit. D'étranges nuages roses, rouges, orange qui ont des formes d'OVNI prêts à envahir la terre. G. dit: le soleil disparaîtra le 16 novembre et reviendra le 28 janvier. Ça veut dire qu'il ne passe plus au dessus des montagnes, mais pas qu'il fait nuit tout le temps pendant 3 mois. Et chez nous aussi, novembre, décembre, janvier peuvent être très gris et mélancoliques. Et quand le soleil revient, on fait du café et des crêpes pour fêter son retour, dit G.

En retournant au village, on s'est arrêté pour regarder les "eiders", les canards à duvet que je n'étais pas sûre de reconnaître. Puis, nous sommes allés au "Folk Music Center" où un petit groupe, avec G. et Ö. se rencontrait pour chanter des chansons islandaises anciennes. J'ai été ravie d'assister à cela parce que ce sont ses chants comme je n'en avais jamais entendus, très différents des nôtres dans leur tonalité. Je suis absolument nulle en musique et je ne peux pas expliquer la dfférence, sauf que les vers ne se terminent jamais sur une note que j'attendrais normalement, c'est très surprenant.. Il y avait 3 hommes et 5 ou 6 femmes, ils ont chanté à plusieurs voix, c'était magnifique. Jo a enregistré quelques chansons.

Ce  petit musée, nous l'avons revisité le lendemain, grâce à G. qui nous en a laissé la clé. Il y a beaucoup de documents, par exemple sur le pasteur qui a habité cette maison et qui a entrepris de collecter tous ces chants transmis souvent oralement. (Un peu comme les frères Grimm?) On voit aussi des vidéos avec des personnes -âgées en général- qui chantent les chansons dont elles se souviennent. Tout ce qui est collection de mémoires me parle évidemment, en tant que membre de l'association pour l'autobiographie. Les chansons qu'on a chantées autrefois font aussi partie du patrimoine autobiographique, je trouve.

Après ce beau dimanche, l'éclipse, mardi, la tempête et une dernière fois "ma" piscine pour moi toute seule (ou presque) et aujourd'hui balayer, laver, ranger, boucler les valises...

Pour ceux que Reykjavik intéressent, il faudra sans doute attendre jusqu'après le 4 octobre, je n'aurai sûrement pas beaucoup de temps là-bas pour écrire. Et puis j'aimerais aussi parler de la Saga d'Egil que j'ai réussi à terminer ici et qui éclaire beaucoup sur les origines de ce pays et de Hallgrimur Helgason, auteur contemporain qui a comparé l'Islande en été à un frigo ouvert...

À bientôt, donc, d'un autre lieu, je dois quitter ma si jolie maison blanche et chaude!

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29 septembre 2015

arrivée de la neige et une histoire

Ici, il a plu toute la nuit, on entend très bien les gouttes sur les toits de tôle, et le bruit du vent alentour. Et ce matin, toutes les montagnes autour de Siglufjördur étaient couronnées d'une légère couche blanche. D'un seul coup, nous voici plongés dans un paysage hivernal. On aura tout vu, en seulement quatre semaines, de l'été à l'hiver en passant par l'automne! Pourtant, les arbres ici ont toujours leurs feuilles, vertes pour la plupart, et les lupins sont toujours debout dans le jardin. Les mouettes volent en luttant contre le vent sur un arrière-plan de sommets enneigés. Les gros bateaux de pêche tanguent un peu dans le port. Le ciel est changeant, du bleu, du gris, du blanc, le vent est très fort par moments. La météo a lancé un avis de tempête pour aujourd'hui et demain. Et vendredi, il fera moins trois degrés ici. Mais si Thor le veut, nous serons partis. La neige ne descend pas jusqu'en bas des montagnes et on voit encore bien les arêtes noires des crêtes. Mais on sent que quelque chose se prépare. Pour les Islandais (et pour les Alpins, comme Jo!) c'est peut-être anodin, mais pour moi, c'est impressionnant.

Pour se changer les idées: un livre pour enfants que j'ai lu ici et que j'aime beaucoup. Le texte est de Bruce McMillan et les illustrations de Gunnella.

How the ladies stopped the wind (comment les femmes ont arrêté le vent)

Il y a souvent beaucoup de vent en Islande, ce qui est très dérangeant pour les promenades car on risque toujours de s'envoler. (aujourd'hui, par exemple.) Alors, les "Ladies" réfléchissent: si on plantait des arbres, ceux-ci arrêteraient peut-être le vent? Elles se procurent de jeunes arbustes et les plantent. Mais le problème, c'est les moutons qui ont toujours faim et dévorent tout, même les petits arbres. Les "Ladies" font alors alliance avec les vaches et les poules. Les vaches emmèneront les moutons brouter dans les prairies, là où il n'y a pas d'arbres; et les poules feront de l'engrais pour faire pousser les arbres plus vite. Au début, ça marche, mais au bout d'un moment les vaches en ont marre, parce que les moutons bouffent tout et ne leur laissent rien. Alors elles reviennent au village, et pendant ce temps, les moutons dévorent tous les petits arbres dans la nature. Les ladies pensent alors qu'on pourrait au moins empêcher les moutons de manger les arbres qui poussent autour de leur maison et de leur village. Elles construisent des palissades pour les protéger, et elles chantent pour éloigner les moutons. Les poules continuent à livrer de l'engrais. Alors les arbres grandissent autour des fermes et des villages, et on peut se promener (un peu) sans être emporté par le vent.

J'aime bien cette histoire qui poétise un problème réel :le vent, les moutons, l'érosion et la difficulté de faire pousser des arbres. Et c'est vrai qu'autour des fermes et des villages, il y a souvent des arbres d'assez grande taille.

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28 septembre 2015

Éclipse et artistes

Dans la nuit du 27 au 28, une éclipse totale de lune était prévue. De notre appartement aux quatre larges fenêtres (on peut même dire de notre lit), on a une vue imprenable, non seulement sur les aurores boréales, mais aussi sur le parcours de la lune, d'une montagne à l'autre, et Thor (ou Odin) a été assez charmant pour nous offrir encore une belle nuit assez dégagée, avec de grosses bourrasques de vent qui projetaient les ombres mouvantes des arbres sur les murs de la chambre. La lune pleine me semblait plus blanche et plus brillante que dans nos contrées, la nuit en était tout éclairée, d'un bleu profond avec de petits nuages noirs qui passaient à toute vitesse à cause du vent violent. Vers une heure du matin, la lune a commencé à s'assombrir du côté gauche supérieur. On appelle cela la lune rouge ou "blood moon"; je dois dire que ce n'était pas tellement rouge, sauf sur les photos(?), mais c'était quand même étrange de la voir disparaître peu à peu comme dans une sorte de fumée épaisse. Vers trois heures, elle avait presque entièrement disparu, puis elle est revenue peu à peu. Encore un joli spectacle gratuit auquel nous aurons eu la chance d'assister.

 Mais de ce fait, je n'ai pas dormi beaucoup la nuit dernière...

Le samedi, nous étions allés chez A∂elhei∂ur pour voir son atelier. Nous y avons rencontré 3 artistes d'Akureyri qui désiraient voir notre expo à Herhusid, et donc nous sommes revenus un moment avec eux à la maison. Une des artistes a un vernissage à Reykjavik vendredi soir, donc on ira certainement voir son expo. Le monde est petit, petit ici, les artistes se connaissent tous plus ou moins. A∂. est une parente de Th. que nous avions rencontré au début de notre séjour.J'aime vraiment ce que fait A∂. À partir de morceaux, de lattes de bois et d'objets de récupération, elle construit des personnages et des animaux (surtout des moutons!) qui sont saisissants de vie. Quelquefois, elle en peint une partie, d'une peinture naïve, par exemple un tablier à fleurs ou une chemise à carreaux qui habille son personnage Elle reconstruit des scènes entières (un bar, un orchestre, une fête de "Rettir"...), avec les morceaux de bois récupérés, elle fabrique tous les objets, gâteaux, bouteilles, assiettes, et dans ses expos elle mélange parfois du vrai et du faux qu'il est parfois difficile de délimiter, - de vrais gâteaux par exemple et des gâteaux de bois peint-

Avant son 50ème anniversaire, elle avait déterminé qu'elle arriverait au nombre de 50 expos, ce qu'elle a effectivement réussi à faire. Jo et elle ont échangé un catalogue, ce qui fait qu'on a un joli souvenir, même si j'aurais préféré emporter un mouton! (Laure, j'ai pas assez de place dans mon sac!) Elle dit que le "Rettir" a aussi été une source d'inspiration pour elle et son second atelier se trouve juste à côté de l'enclos où nous avions assisté à la rentrée des moutons. L'idée de recycler le bois pour faire une sculpture part ausi d'un concept écologique, mais c'est devenu vraiment sa marque de fabrique. Ses pièce sont des patch-works qu'elle découpe, colle et visse et son atelier déborde de chutes de bois en tout genre.

Elle aime aussi inclure d'autres artistes dans ses expos, des musiciens, des acteurs, des poètes, des enfants. Une personnalité très attachante, native de Siglufjördur et heureuse d'habiter ce lieu. J'ai vu aussi une statue  de son père le poissonnier qui est saisissante de vie.

Aie, il ne nous reste plus que deux jours! Aujourd'hui il pleut et le ciel est bas, ainsi on aura moins de regrets. Dimanche, on a passé une très belle après-midi avec G. et son mari, et entendu des chants islandais. J'essaierai de raconter cela avant de partir, et après ce sera Rekjavik

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28 septembre 2015

L'expo, 24 septembre

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Islande en septembre
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