Stéréotypes et préjugés

J., qui va faire la résidence au mois d'août nous a prévenus qu'il faisait en ce moment... cinq degrés à Siglufjördur!

J'ai l'impression que mes pensées se fixent souvent sur la météo, c'est faux bien sûr, mais c'est quand même un point qui me donne un peu... froid dans le dos!

J'ai travaillé tout ce semestre à préparer un cours sur "L'interculturel". Travaillé entres autres sur les notions de stéréotypes, clichés, préjugés. Quels sont les stéréotypes que l'on peut avoir vis à vis de l'Islande? Un étude que j'ai lue disait que pour nous, c'est plus facile d'avoir des représentations stéréotypées sursur l'Angleterre, la France, l'Italie que, disons par exemple sur le Tadjikistan. Des images surgissent aussitôt dans nos têtes: l'Anglais, sa tasse de thé et son parapluie, l'Italien qui chante et mange des pâtes, le Français, son béret et sa baguette... nous imaginons connaître au moins deux trois choses à leurs propos, alors que, concernant le Tadjikistan, un grand silence se fait dans notre esprit. Pour ce pays, nous avons peu de catégories "pré-enregistrées".

Qu'en est-il de l'Islande? Je me suis un peu documentée à présent avec des guides, des films, des discussions. Mais mon image reste encore lointaine, de seconde main. Et avant cela, je voyais par exemple un volcan qui avait stoppé les avions: eyjaskola... je ne sais plus l'écrire!; une nuit interminable en hiver, Björk (que j'apprécie modérément) et Sigur Ross, des Vikings et une crise bancaire...

Maintenant, bientôt, il faudra se confronter à la réalité et réviser ses jugements, car l'idée de la leçon sur les préjugés, c'est qu'il nous sont nécessaires pour avoir au départ une "grille de rangement" du monde, mais qu'il importe ensuite de les remettre en question et de les dépasser. Ce sera donc un travail à accomplir.

J'ai essayé d'insérer une photo, mais je sais pas si ça a marché! Aie! moi et la technique!!

Bye Bye!

Comments

[Sylvie]

Bonjour Catherine! J'ai énormément plaisir à suivre tes pensées sur les vaches, le sort des coqs, citation de Rousseau à l'appui, les préjugés .... en ce qui me concerne, j'ai parfois l'impression d'avoir passé ma vie a dé-tricoter les préjugés, toutes les fausses lunettes qui faussaient ma vision des choses. D'ailleurs je n'en porte plus de lunettes, si si, pour lire et pour écrire, seulement une paire pour voir de loin quand je ne peux pas faire autrement. Il est aussi très rare de voir des cholitas avec des lunettes en Bolivie. Chacun voit ce qu'il veut voir et avec la précision qu'il veut voir.



À part la crise bancaire, les volcans, l'énergie géothermique, Pêcheurs d'Islande de Pierre Loti, un autre élément esquisse ma nébuleuse sur l'Islande: quand j'étais petite j'avais un livre qui avait de beaux dessins et aquarelles, représentant entres autres la plage, la vaste mer el les mouettes, des femmes en costume noir qui attendaient le retour des bateaux du haut de la dune, des enfants trouvant de l'ambre au gré des marées. Un très beau livre dont les images sont restées gravées dans ma mémoire. J'en ai gardé l'impression d'une vie rude en Islande (ou était-ce la Norvège ou la Finlande, je crois que j'ai toujours un peu amalgamé tous ces pays au nord du Danemark!), le froid, le vent à l'extérieur, la vie qui tient à un fil avec des marins dont on ne sait jamais s'ils appartiennent déjà à la mer ou bien rentreront sur terre, en fort contraste avec la chaleur du foyer et des couleurs qu'ils l'animaient, la chaleur des gens dont l'amour s'exprimait en silence par le simple fait d'être là ou d'attendre le retour des autres...