Vive les vaches libres!

Avant-hier, il y avait un scorpion bien accroché, tout en haut, à l'intérieur de ma moustiquaire. Commentaire de Jo: "eh, ne râle pas, c'est une moustiquaire, pas une scorpionnaire!". Du coup, j'ai décroché la moustiquaire, je ne veux pas être enfermée avec un scorpion. Heureusement, nous n'aurons pas ce genre de problèmes en Islande. Le jour du départ se rapproche, j'ai recommencé à contempler les cartes et à lire les guides de voyage. J'ai retrouvé le nom des bleds où nous avons réservé une chambre pour les 4 premiers jours:Borgarnes et Osar. J'avais complètement oublié. Tout commence à devenir de plus en plus réel, même si c'est difficile de s'imaginer s'approcher du cercle polaire quand on est sous un soleil radieux, une bienfaisante chaleur méridionnale et qu'on se demande mais qu'est-ce qu'on va aller faire là-bas? Jo: tu vas chercher le contraste, le dépaysement, l'ailleurs... qui seront productifs et riches d'impressions nouvelles. Bon...

En attendant, nous nous sommes dépaysés avec 4 jours de camping dans l'Aubrac et en Margeride. Nasbinals, petite ville étape sur le chemin de Compostelle. Où l'on croise, bien sûr, une foison de pélerins, avec leurs grosses chaussures, leur sac-à dos, seuls, à deux ou en groupe. Je repense au délicieux bouquin de Ruffin "Immortelle Randonnée". L'avantage du camping, c'est son calme impressionnant. Les pélerins arrivent crevés, ils montent leur tente, s'allongent les pieds en l'air ou font un peu de yoga, s'endorment entre 9 et 10 hueres et ont déjà disparu lorsque nous émergeons le matin.

Mais ce qui m'a le plus marquée, en faisant de belles balades sur les sentiers des Monts de l'Aubrac, c'est ce paysage immense, ce sentiment d'espace infini, ces vastes étendues d'herbe jaune interrompues parfois de beaux lacs bleus entourés de fleurs roses. Et partout, les plus belles vaches du monde avec leurs cornes élégantes, fines et gracieusement incurvées et leurs beaux yeux noirs ourlés de kohl. Ce sont elles, les maîtresses du paysage qu'elles habitent avec nonchalance et élégance. Au loin, on croirait voir des troupeaux de bisons disséminés sur la prairie. Les vaches aussi sont des "êtres doués de sensibilité", ce qui vient d'être reconnu pour les caniches et les poissons rouges. Et je pense avec colère aux fermes des 1000 vaches qu'on voudrait adopter comme modèle d'élevage en France, pour copier les Allemands, les Hollandais ou les Danois. Les concentrer sur des espaces réduits, les enfermer, ne pas les laisser bouger trop, pour qu'elles grossissent plus vite...

Et pour les arguments marchands: à force de voir des vaches, nous qui ne sommes plus très grands consommateurs de viande, nous avons eu envie de manger un steak! (pardon les vaches!) Et c'était tendre et succulent.

Pour le reste du séjour en Margeride, j'y ai retrouvé avec grand plaisir des amis d'enfance. C'était la fête au village et nous avons dégusté un superbe ragoût de sanglier, du tendre gigot d'agneau, des saucisses délicieuses, des fromages rustiques et forts en goût. Oh la la heureusement que nous avions dépensé pas mal de calories sur les sentiers de l'Aubrac!

Et ensuite, on a même dansé la bourrée.

À présent on a retrouvé un régime plus frugal. Un orage est passé hier qui a bien raffraichi les températures. Mais le soleil est de nouveau radieux. Jo regarde sur Internet les températures à Siglufordjur:13 degrés, mais avec du vent. Ça va, c'est raisonnable, mais avec mes oreilles fragiles il faudra que je fasse attention au vent.

Nous avons encore prévu deux jours dans une calanque près de Marseille, après quoi il sera temps de refaire les bagages pour le prochain départ.

Merci, Annie, pour tes commentaires, ça fait plaisir!

À bientôt!

Comments

[M&M]

Ihr lieben Beide, wir wünschen Euch für dieses gemeinsame Projekt – die Gemeinsamkeit freut uns beide natürlich besonders – einen formidablen Start und: Augen wie Rest ÜBER!

Herzliche Grüße M&M